Header
 

Logo édition 2012
Icône Blogger  Icône Twitter  Icône Facebook

Logo ville l'Hay-les-roses

 
   
    5ème édition 2012
Puce-3-points EXPOSITION
    Du 19 octobre au 21 octobre  
  Horaires : Vendredi : 18h - 21h  |  Samedi : 11h30 - 21h  |  Dimanche : 11h30 - 20h30
   
1   puce-6-points « Chemin de peinture, ligne d'écriture » de Anne-Marie CARTHÉ
2   puce-6-points « Femmes, je vous aime » par les Artistes peintres du Cercle l'Haÿssien des Arts
3   puce-6-points « La Femme Tiroir » de WEDIA
4   puce-6-points « Quand ça me prend » de Grégoire BILLARD
5   puce-6-points « Les Dames des ateliers » du Groupe Hospitalier PAUL GUIRAUD-VILLEJUIF
6   puce-6-points « Mouvements et vie en bronze » par Brigitte VASSEUR
7   puce-6-points « Colliers d'Ailleurs » par Anne-Cécile MESPLET
8   puce-6-points « Les Barbies ... Falbalas » de Patrice VANHAUWAERT
9   puce-6-points « La revue de l’image populaire » par l'Association Papiers Nickelés
10   puce-6-points « Femmes d’ici et d’ailleurs » de Francesco GATTONI (Photos)
11   puce-6-points « "Elles", un jour dans leur vie », dans la cour du Moulin de la Bièvre (Photos)
     
 
  losange Vernissage le vendredi 19 octobre à 19h00 au Moulin de la Bièvre
 
     
     
pucemoyenne
« Femmes d’ici et d’ailleurs » Salle du Patrimoine
 
 

losange de Francesco GATTONI, Photographe.

 

 

 

Francesco GATTONI est né à Rome en 1956.

En 1979, s’établit à Paris où il vit et travaille depuis.

Au début des années 80 commence à s’intéresser à la photographie.

En 85 réalise son premier reportage au Népal et sa première exposition à Paris.

En 87 débute son travail professionnel pour journal Le Monde pour lequel il réalisera pendant 17 ans des commandes, surtout des portraits d’écrivains.

Il travaille depuis pour des nombreux journaux et magazines parmi lesquels La Repubblica, il Corriere della Sera et El Pais.

En 2003, son travail de portraits d’écrivains a donné lieu à l’exposition “Ecrivains du monde, monde d’écrivains ” qui a été présenté dans les galeries FNAC en France en Espagne et en Italie.

Parallèlement à ce travail de portrait, Francesco GATTONI a réalisé des reportages dans différents pays et villes parmi lesquels l'Égypte, le Népal, Moscou, la Roumanie, la Sardaigne, Cuba.

SDL2012 - Francesco Gattoni

En 2008 a publié en France un livre de reportage “ Cuba, les chemins du hasard ” accompagné des textes de l’écrivain cubaine Karla Suarez.

Parmi ses travaux récents qu’ont été publiés dans la presse : en 98 une série de photos sur les sans papiers qu’il a suivis pendant un an dans leurs lieux de travail, dans leurs foyers et dans leurs efforts pour régulariser leurs situations.

Un travail sur les Roms encore en cours, et en 2009 il a réalisé une série de portraits d’étrangers vivant en France pour Emmaüs. Avec cette série intitulée “ Silencieuses odyssées ” avec la complicité de l’écrivain et journaliste José Manuel Fajardo pour les textes, il retrace les parcours souvent épiques de ces gens qui quittent leurs pays pour un avenir meilleur. Les portraits et les reportages de Francesco GATTONI sont régulièrement exposés en Europe et font partie des collections permanentes de la Bibliothèque Nationale et de la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris.

Site officiel : http://www.francescogattoni.com Icone lien externe

 

 

SDL2012 - Francesco Gattoni
Djenebou. Silencieuses Odyssées © Francesco GATTONI
 
SDL2012 - Francesco Gattoni
Elene. Gens de banlieue © Francesco GATTONI
 
SDL2012 - Francesco Gattoni
Henriette. Gens de banlieue © Francesco GATTONI
 
SDL2012 - Francesco Gattoni
Susan Sontag. New York 1999 © Francesco GATTONI
 
SDL2012 - Francesco Gattoni
Reina Maria Rodriguez. La Havane 1966 © Francesco GATTONI

 

La vie en clair-obscur

 

J’ai toujours salutairement envié les artistes qui ont le don de regarder le monde d’un endroit d’où personne d’autre ne le regarde. Leurs créations nous rendent alors une image de la vie inédite, ouvrent des portes dans le monde quotidien que nous n’imaginions même pas qu’elles existassent et, à travers elles, nous portent de l’autre côté de la réalité, à étendue infinie de leurs variations, aux recoins où la vérité se cache pour alimenter de là, le spectacle des événements. C’est un don, un privilège que je suspecte comme n’ayant rien à voir avec la volonté mais beaucoup à voir avec l’intuition, une espèce d’état sylvestre de la créativité, obscur, proliférant et vertigineux. Il n’y a pas beaucoup d’artistes qui possèdent ce don. Francesco GATTONI en est un.

Ce photographe romain né il y a cinquante ans, maigre, au visage sérieux et concentré dans lequel on devine toujours néanmoins un sourire caché, venu à Paris en 1979, en plein dans les « années de plomb », comme fût connu l’épisode tragique de l’histoire italienne marqué par la violence, a développé son travail journalistique dans d’importants journaux aussi bien français (Le Monde) qu’italiens (La Repubblica, La Stampa et Il Corriere della Sera, entre autres). Un travail qui ne s’est pas limité à la capture opportuniste d’images d’actualité mais qui lui a plutôt servi de laboratoire expérimental dans sa recherche incessante d’un regard compatissant sur le monde, capable de fouiller sous la dure croûte de la réalité. Le reportage et les portraits ont peu à peu configuré le territoire de son travail et pendant deux décennies, Gattoni a ainsi poli son regard – cet outil immatériel que le photographe doit apprendre à mouler comme s’il s’agissait d’un morceau d’argile – jusqu’à trouver un style propre à lui et qu’on ne peut pas manquer de reconnaître, celui qui naît de son emplacement originel face au monde.

Le regard de Francesco GATTONI est un regard en clair-obscur, plein d’ombres, jusqu’à obtenir une dualité dramatique de lumière et de pénombre qui semble réinventer ce qui n’est autre que le cœur même de l’image : la lumière et son absence. Je me demande souvent comment Gattoni réussit à se faufiler entre deux sourires, entre deux clins d’œil, entre deux soupirs de la personne qu’il portraiture, pour capturer ce moment d’affaiblissement, cet instant d’introspection, cet éclat de solitude ou de tristesse qui ponctuent toute existence, même dans les moments heureux, et qui nous rappellent les limites de notre condition. Un regard qui rappelle ce que le grand écrivain argentin Julio Cortazar (un autre de ces artistes privilégiés par le don d’un regard unique) disait de lui-même : « Moi, je voyais les creux, disons, l’espace qu’il y a entre deux chaises mais pas les deux chaises ». Une même attitude qui conduisit l’écrivain vers la littérature fantastique et qui a conduit le photographe vers un réalisme essentiel qui semble parfois effleurer le métaphysique.

Mais ce qui m’étonne encore plus de Gattoni c’est qu’il arrive à capturer ces moments sans qu’ils deviennent pathétiques, en les enveloppant dans une tendresse que vue de mon incrédulité, je ne peux qualifier que de pieuse, dans le sens le plus civique et solidaire du mot. Il y a une même, profonde et égalitaire intimité dans ses portraits d’écrivains renommés et dans ceux des habitants anonymes des banlieues de Paris ou des villes de Cuba, qui exprime un respect infini envers le portraituré, fondamental pour que le portrait devienne révélation au lieu de larcin. La dramatisation de la vie en clair-obscur que Gattoni portraiture est une dramatisation sans bouffissure, sans sur-jeu, ni morale. Pur pacte avec la vérité concrète, celle qui ne s’habille pas de grands mots ni de gestes grandiloquents mais se montre décharnée et auréolée de la terrible beauté qui surgit de ce qui est vrai.

Souvent, quand je regarde l’œuvre de Francesco GATTONI je ressens une envie salutaire, mais le sentiment de gratitude finit toujours par s’imposer, parce que je sais que, grâce à lui, j’entrevois, même si ce n’est que pour un instant, le cœur même de la vie.

José Manuel Fajardo
 
 

 

 
      fleche-top
     

Copyright © 2012 - La Roseraie des Cultures - Salon du Livre et des Arts de L'Haÿ-les-Roses