• Pablo Poblète, concepteur de projets culturels : exposition « 120 Peintres Français pour Sarajevo, au Palais des Sciences La Villette », Paris en 1994 ; réunit des poètes pour de grandes causes comme pour Sarajevo « Poètes du Monde Solidarité avec Sarajevo », Ville des Ulis (91) en 1995 ou plus récemment pour Haïti « Poètes du Monde pour Haïti » à la délégation Wallonie-Bruxelles, Paris, janvier 2010.

« Haïti, une larme de vie»

Pleure peuple Haïtien
pleure
ne cesse pas de pleurer
avec ton corps férocement réel
ne cesse pas de pleurer
avec ta danse et ton chant rituel
ne cesse pas de pleurer
avec ton originelle joie calcinée

Pleure entre la tragique poussière
pleure
entre tes décombres d'horreur
entre tes solitudes qui se consomment
dans  l'impensable!

Pleure et hurle ta colère
vers le ciel creux
pleure et hurle ta colère
vers tes champs dévastés
pleure et hurle ta colère
vers tes maisons et murs effondrés

Pleure et hurle ta colère
vers le chaos rapace
vers la stridence et le vide muets

Pleure  peuple Haïtien
pleure et hurle ta colère
vers ta foi écrasée
-mais pas tué !-

Ta foi !
Est une petite fille
elle respire doucement

Ta foi !
Elle palpite entre le béton et la ferraille
elle invoque la mère nature
elle renaît du fond de l’apocalypse

Ta foi !
Elle vient vers nos bras
avec une fragile-beauté rescapée
avec un innocent sourire endormi
qui glisse et sort de la mort
au milieu de la mort
vers la vie
avec la vie
parce qu'elle est
ta future et nouvelle vie !

Pablo Poblète, janvier 2010

« L'arbre ne sera pas »

L’arbre ne sera pas
l’innocence
retrouvé

Mon espoir
reviens dans la racine ancienne
en chemin obscur
enterrée à l’ombre du savoir

Cycles interrompus fleurissent
derrière l’astéroïde disparu

Mon espoir
compte les feuilles
arrose les veines
avec gouttes de vérités
et tout
fond dans la terre ferme
et éphémère
matière et religion

Mon espoir creuse
l’invraisemblable
et dépose ses fruits
et ses tiges
dans la fraîcheur
d’un nouveau souffle

Pablo Poblète, août 2011

« Poème d’amour pour un Enfant qui n’est pas seul »

Viens
viens mon enfant de l’amour
viens poser
ta tendre fatigue
entre mes mots 
qui essaient de faire fleurir impuissants
la parole juste 
dans l’incompréhensible qui nous habite

Bercer ainsi un instant 
tes jeunes doutes 
ton silence
ta crainte
ton courage et ta force naissante 
dans la convergence fraternelle

Nous sommes des millions d’âmes pures
qui traversent ce pont de la vie accidentée
sentier sacré

Nous sommes des millions dans cette initiation donnée
comme une source de purification et beauté
la plus réelle
la plus humaine 

Viens
viens mon enfant de l’amour
et regarde la marche de ceux
qui marchent sans amour

Regarde la chrysalide comme elle se bat
pour saisir son envol libérateur 
regarde comme il peine à grimper sur la montagne 
l’enfant du charbon

Écoute le vent annonçant l’arrivée du printemps 
écoute le cœur chanter la foi inébranlable 
écoute le digne gémissement de la terre 
qui se bat pour exister
comme un brave soldat blessé

Regarde comment les racines et ses bourgeons 
cassent le béton et le bitume
regarde le lilas qui s’ouvre un chemin 
à travers les décombres et la ferraille
regarde comment se relèvent l’ancien et le jeune
de fatidiques flammes 
et sinistres bombardements

Chaque seconde est une dernière seconde
qui s’appelle « pour toujours »
chaque instant devient notre vérité
notre intensité
notre tendresse 
mon petit ami
ma petite princesse !

Regarde ceux qui labourent chaque jour de nos jours
dans le froid
et la chaleur
pour éclairer les pénombres humaines
dans un temps 
rempli et creux

Regarde-moi 
moi qui porte la blessure invisible 
de pigmentation 
colorée et joyeuse 
moi qui ai appris à assouvir ma soif avec mes propres larmes

Viens ! 
viens mon enfant de l’amour
égarer ton regard infini 
entre la fraîcheur de platanes anciens 
et le feuillages de nobles bougainvilliers

Viens avec ton regard éclairé
qui déborde de questions 
sans réponses 
d’appels 
sans échos 

Voila notre défi !
Voila ton défi !

Se battre
chaque minute
contre un destin 
qui est le reflet d’un contre-sens
qui glisse sur tes joues 
et sur ton droit à l’innocence

Regarde 
comment se bat l’abeille aux ailes cassées
regarde comment le chat soigne sa plaie
regarde comment le jour s’élève après la nuit
regarde comment le soleil tout puissant pousse 
et ouvre la semence
dans sa naturelle générosité
vers le plus haut du ciel étoilé 

Écoute mon souffle 
écoute ma palpitation
écoute le tout et le rien 
qui ne cessent de chercher 
bonheur et vérité

Je sais que nous pouvons pleurer
Je sais !
Mais je préfère rire avec ma peine
Voila ! Ma force !
Voila ! Mon illusion ! 

Viens,
Viens enfant de l’amour !
Ange de la vie !
De notre vie !
celle 
qui s’ouvre et se ferme
chaque jour
avec l’imminente simplicité 
d’une sublime fleur 

Viens ! 
Et Avance ! Avance !
Avançons ! 
Ensemble !
Comme un seul cœur !
Comme une seule et unique peau !

Avance ! Avance !
Mon fils !
Ma fille !
Avançons ensemble !
Jusqu’à l’horizon de la vie
Nous avancerons !
Main dans la main
L’espoir dans chaque étincelle d’espoir !
Car
Il nous reste la vaste vie !
Il nous reste la prière essentielle 
Et l’amour impérissable !

Pablo Poblète, Paris août 2010

Pablo Poblète au Grand Salon de la Sorbonne

Cérémonie au Grand Salon de la Sorbonne, Paris - 1ère partie

Cérémonie au Grand Salon de la Sorbonne, Paris - 2ème partie